Une femme à jeux

Publié le par Nicolas

Je suis un homme à jeux homo alors voici mon hommage aux mots. Il m'aurait tant plu d'écrire un poème en vers holorimes mais lui donner un sens est une considération difficile, voici, avec un clin d'oeil platonique à la dame grande ouverte, un ridicule exemple de ma composition qui n'a aucun sens :


Île, sans sa bleue, est perdue
Il s'ensable éperdu
Île sans sable est père d'hu-
-ile. Sang bleu et pair dû.


Pourtant, il y a une femme qui est arrivé à faire des merveilles sous la contrainte littéraire, elle se nommait Louise Lévêque de Vilmorin (1902-1969), elle est célèbre pour avoir été fiancée à Antoine de Saint-Exupéry et pour avoir été la compagne d'André Malraux mais cela est terriblement réducteur à son égard. Cette chère dame se plaisait à manipuler l'holorime comme Alphonse Allais en son temps mais, de l'avis de tous, elle reste comme l'auteur des deux plus beaux vers holorimes de la langue française qui sont :

Étonnamment monotone et lasse,
Est ton âme en mon automne, hélas !

Un tel mariage de cette contrainte si sévère et de la poésie est sublimé dans ces vers et ces jeux de langue sont nombreux dans son livre L'alphabet des aveux aux éditions Gallimard qu'elle ouvre par une dédicace à Gaston Gallimard comme ceci : "Je méditerai. / Tu m'éditeras". Pour finir, un poème d'elle mais ce n'est peut être pas le meilleur mais vous pourrez peut être remarquer un clin d'oeil à mon blogue :

Accords doux
Décors d'août
C'est tôt beys zélés
À Cordoue.

Lâchant son silence
La chanson s'y lance

Cette eau baise, ailée
À Cordoue
Sept obèses et les
Accords d'août
Des corps doux

Et le vent
Oscille en silence
Élevant
Oh ! si lent, six lances.

À Cordoue
Bais et laids
Beys zélés, maintenant
Baisez-les mains tenant
Baies et lait :
Accord doux.

Louise de Vilmorin.

Publié dans Jeux de mots

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M
J'y arrive pas ! grrrrrrrrrrrrrrrrr
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N
Si vous n'y arrivez, venez, je donne des cours (très) particuliers...
S
Pourtant Louise de Vilmorin, c'était celle qui vendait des graines, non???
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N
Je ne sais rien de cette partie de sa vie... en direz vous plus ?
S
Mais on n'y comprend rien<br /> Et ce n'est pas bien.<br /> Au moins la poésie naïve<br /> Ne se perd pas dans les endives.
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N
Ne mélangez pas tout, vous n'y comprenez rienCar vous naviguez sous d'autres méridiensMais ici, le plan est compréhensible de tousMême de vous, même si ça vous émousse.
M
Y'a quand même un truc qui m'échappe... Les sept obèses, d'où y sortent ? Hé? :-)
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N
Les sept obèses sont de Cordoue !Par contre les beys... on peut se demander ce qu'ils font à Cordoue.
M
Ma réaction ne sera pas des plus constructives, je voulais juste dire merci, pour m'avoir fait découvrir à la fois cette Femme, mais aussi ce qu'est un vers holorime.=)
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N
Vous m'en avez appris bien plus encore sur la synchronisation organique mais je n'ai pas tout retenu du résumé.