Bouche cousue
Certains s'entêtent à commencer par le début, d'autres se prévalant d'une originalité quelconque entament par la fin, il ne me restait plus qu'à relater cette histoire en encommençant de vous la conter par son milieu.
Elle était assise, face à moi, et attendait que je fasse ce que tout autre n'aurait pas dédaigné faire, cela je le savais mais ne pouvais m'y résoudre. Tout mon corps était prêt à agir, à se mouvoir et à répondre au sien mais mon esprit était ailleurs, une dépersonnalisation inconsciente, mon esprit ne s'était pas préparé à cela. La tâche semblait pourtant si simple, mes lèvres étaient actives mais ma langue se targuait d'une immobilité totale. Il y avait tant de choses qui passaient dans nos regards, les mots auraient été de trop, nous nous savions et nous entrions sur un terrain inconnu de nous deux, perdus. Elle faisait preuve de patience mais ma langue se refusait toujours au moindre mouvement alors elle se leva, la gêne était trop pesante pour que j'en fasse de même, nous refoulions tous deux des larmes qui auraient avouées à l'autre une tristesse pourtant évidente. Je crois que c'est à ce moment là que nous avons compris, nous nous sommes séparés dans ce refus de se donner à l'autre avec plénitude. Mon esprit a pu retrouver mon corps et dans un geste pulsionnel, j'ai porté mes mains sur ses lèvres et sur les miennes, comme pour délier nos langues. Les larmes se sont mises à couler sur nos joues dans le silence ambiant, peu après, je me suis résolu à enfin lui parler.
A suivre, le début.
Elle était assise, face à moi, et attendait que je fasse ce que tout autre n'aurait pas dédaigné faire, cela je le savais mais ne pouvais m'y résoudre. Tout mon corps était prêt à agir, à se mouvoir et à répondre au sien mais mon esprit était ailleurs, une dépersonnalisation inconsciente, mon esprit ne s'était pas préparé à cela. La tâche semblait pourtant si simple, mes lèvres étaient actives mais ma langue se targuait d'une immobilité totale. Il y avait tant de choses qui passaient dans nos regards, les mots auraient été de trop, nous nous savions et nous entrions sur un terrain inconnu de nous deux, perdus. Elle faisait preuve de patience mais ma langue se refusait toujours au moindre mouvement alors elle se leva, la gêne était trop pesante pour que j'en fasse de même, nous refoulions tous deux des larmes qui auraient avouées à l'autre une tristesse pourtant évidente. Je crois que c'est à ce moment là que nous avons compris, nous nous sommes séparés dans ce refus de se donner à l'autre avec plénitude. Mon esprit a pu retrouver mon corps et dans un geste pulsionnel, j'ai porté mes mains sur ses lèvres et sur les miennes, comme pour délier nos langues. Les larmes se sont mises à couler sur nos joues dans le silence ambiant, peu après, je me suis résolu à enfin lui parler.
A suivre, le début.